
BENIN
OLIVIER BOKO ET OSWALD HOMEKY CONDAMNES A 20 ANS
La CRIET (Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme) du Benin a condamné jeudi 30 janvier 2025 Olivier BOKO et Oswald HOMEKY à 20 ans de réclusion criminelle à l’issue du procès qui est ouvert contre ces deux personnalités arrêtées et écrouées depuis le mois de septembre 2024. La cour n’a pas fait dans la dentelle ; elle a outrepassé la peine (10 ans) proposée par le procureur Mario Métonou concernant les accusés et acquitté trois autres personnes. Un troisième accusé, Rock Nieri, beau-frère d’Olivier BOKO, a été condamné par défaut à 20 ans de prison. En sus des peines de prison ferme, les accusés sont astreints à verser à l’Etat des dommages et intérêts s’élevant à 60 milliards de francs CFA.

Il faut rappeler que Olivier BOKO et Oswald HOMEKY ont été interpellés le 23 septembre 2024 et accusés de « complot contre l’autorité de l’Etat et tentative de corruption d’agent public ». Au cours du procès qui s’est déroulé sans les avocats des prévenus, la cour s’est fondée sur le témoignage du général Dieudonné Simon Tévoédjrè, qui a accusé l’ancien ministre des sports, Oswald HOMEKY, d’avoir voulu le corrompre afin qu’il s’engage dans un coup d’Etat contre le régime du président Patrice Talon. Selon l’Etat béninois, l’ancien ministre est au service de l’homme d’affaires Olivier BOKO qui devait prendre le pouvoir au Benin, une fois que le coup d’Etat serait effectif. Faux, a rétorqué Olivier BOKO, qui a nié toute accusation portée contre sa personne d’être l’instigateur d’un coup d’Etat contre les autorités en place au Benin. Devant la cour, il a expliqué qu’il était au Maroc quand « son frère Patrice TAlON » l’a appelé, et c’est toute affaire cessante qu’il est rentré au Bénin. Résultat : il sera arrêté et accusé à son retour au pays. S’il était mêlé à un coup d’Etat contre les autorités pourquoi serait-il rentré ?
La cour n’a pas trouvé recevables les arguments développés par les accusés pour nier les faits qui leur sont reprochés et réfuter leur culpabilité dans ce fameux « complot contre la sureté de l’Etat », elle les a condamnés à de lourdes peines. Le procès s’est déroulé en l’absence des avocats des accusés ; ils se sont retirés du procès pour protester contre la composition de la cour qui, selon eux, est favorable au président patrice TALON. Les accusés n’ont pas réussi à se donner de nouveaux conseils au cours des 5 jours que la cour leur a donnés alors qu’ils avaient demandé 15 jours.
La rédaction